25 septembre 2025 : un tournant pour Madagascar et pour Andry Rajoelina ?

Ce jeudi 25 septembre 2025 restera longtemps dans les mémoires. Une manifestation non autorisée, d’abord localisée à Antananarivo, a pris une ampleur inattendue. Très vite, l’élan s’est étendu à tout le pays. Dans les rues, la tension était palpable : les forces de répression ont tenté de disperser la foule, mais les manifestants ont fini par prendre le dessus malgré plusieurs arrestations.

L’après-midi a vu basculer la journée dans une dimension plus sombre. Des proches du pouvoir, comme Lalatiana Rakotondrazafy et Naivo Raholdina, ont été directement visés : leurs domiciles auraient été incendiés, transformant la contestation en règlement de comptes. Il faut dire que la virulence des propos et les provocations de ces deux alliés d’Andry Rajoelina agacent au plus haut point.

Ce n’est pas la première fois qu’une manifestation est organisée à Madagascar. Alors, quelle différence avec les précédents mouvements ? L’unité. Cette fois, toutes les voix se sont élevées dans la même direction, avec des revendications communes et partagées. Facebook a d’ailleurs joué un rôle central : véritable caisse de résonance, la plateforme a permis aux manifestants de s’organiser en temps réel, renforçant leur détermination. « L’union fait la force » n’a jamais semblé aussi concret.

Pendant que le pays vibrait au rythme des manifestations, Andry Rajoelina se trouvait à New York, à l’Assemblée générale des Nations unies. Mais son absence ne le protège pas des menaces qui le guettent. Comment réagira-t-il face à une telle démonstration de colère populaire ? Osera-t-il revenir, sachant qu’il est attendu de pied ferme et qu’il est l’élément central de cette révolte ?

Par ailleurs, ces événements s’inscrivent dans une dynamique plus large : Madagascar rejoint la vague de contestations qui secoue plusieurs pays de culture austronésienne, à l’image de l’Indonésie et des Philippines. Seize années d’attente, de frustration et d’accumulation semblent avoir trouvé leur point de rupture. D’ailleurs, la nuit tombée, les rues étaient encore animées. Au moment où nous écrivons, certains témoins évoquent des tirs à balles réelles, sans qu’aucun bilan officiel ne soit encore connu.

Une chose est certaine : cette journée marque un tournant. Le futur reste incertain, mais une nouvelle page s’est ouverte. Reste à savoir qui l’écrira.