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ILES EPARSES. Le communiqué conjoint qui humilie Madagascar sur la scène internationale

Ci-dessous, le communiqué conjoint de la commission mixte France-Madagascar sur les îles malgaches de l’Océan indien. Vous trouverez en première partie notre analyse et nos commentaires. En résumé : la France gagne du temps et consolide sa position.

Rien que le fait de continuer à appeler ces îles « Glorieuses », « Juan de Nova », « Europa » et « Bassas da India », tout en obtenant la signature de Madagascar sur ce communiqué, implique une chose claire : la souveraineté de Madagascar sur ces territoires est, de fait, rejetée par la France.

Madagascar se contente d’une posture de quémandeur en réclamant la « mise en place d’un cadre de partenariat ». Autrement dit : tu es le propriétaire, mais c’est toi qui demandes un partenariat au pays squatteur.

Et tu vas même jusqu’à demander « l’accès sans restriction de [tes] pêcheurs autour de ces îles ». En clair : tu es propriétaire, mais tu dois supplier pour avoir le droit d’aller pêcher sur ton territoire. Ce qu’il fallait faire, ce n’était pas quémander un « accès sans restriction », mais condamner fermement les violences commises contre les pêcheurs malgaches par des soldats français dans cette zone. Et exiger, immédiatement et sans condition, que ces exactions cessent. La nuance est de taille, et aucune approximation n’est permise à ce niveau. 

Le pire, c’est que tu acceptes de signer ce communiqué conjoint. C’est une grave erreur stratégique.

Marc Ravalomanana avait raison : tant que Madagascar ne se développera pas réellement — à l’image de l’île Maurice par exemple — toute tentative de négociation pour récupérer ces îles restera vaine. Pour peser dans la balance, il faut du poids et de la puissance. Et aujourd’hui, soyons honnêtes : Madagascar ne fait pas le poids.

D’autant plus qu’elle est dirigée par Andry Rajoelina, un citoyen exclusivement français. Depuis son annonce à l’Elysée pour impressionner les foules, la situation n’a fait qu’empirer.

Alors, abstenez-vous. Ne touchez plus jamais à ce dossier. Laissez-le entre les mains de ceux qui auront la stature, la stratégie et la légitimité pour le mener jusqu’au bout.

Deuxième session de la commission mixte France-Madagascar sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India
Communiqué conjoint France-Madagascar (3 juillet 2025)

1. La commission mixte France-Madagascar sur ces îles s’est réunie pour la deuxième fois le 30 juin 2025, au Quai d’Orsay à Paris. Elle a été présidée par le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères de la République française, M. Jean-Noël BARROT, et la ministre des Affaires étrangères de la République de Madagascar, Mme Rafaravavitafika RASATA, dans un esprit de dialogue franc, constructif et respectueux.

2. Les ministres ont exprimé leur satisfaction à la suite de la tenue de cette deuxième session, annoncée par le président de la République française, M. Emmanuel MACRON, et le président de la République de Madagascar, M. Andry RAJOELINA à l’occasion de la visite d’Etat du président de la République française à Madagascar les 23 et 24 avril 2025.

3. Cette commission, initiée en 2019 par les deux chefs d’Etat, a vocation à traiter la question des îles précitées dans un cadre bilatéral apaisé et à rechercher des solutions communes.

4. Les discussions ont permis de rappeler les positions respectives et les conclusions de la première session tenue à Antananarivo en 2019, notamment la reconnaissance mutuelle de l’existence d’un différend sur la question de la souveraineté relative aux îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India.

5. Les deux parties ont réaffirmé leur attachement commun aux principes du droit international, ainsi qu’aux valeurs de paix, de respect mutuel et de coopération amicale qui guident leurs relations bilatérales.

6. Animée par une volonté sincère de dialogue et de coopération, la partie malagasy a demandé à la partie française de suspendre toute action unilatérale dans les zones concernées, de poursuivre les échanges pour parvenir à une solution pacifique et durable, et de mettre en place un cadre de partenariat respectueux de sa position sur la souveraineté sur ces îles. Elle a appelé également à l’élaboration conjointe d’une feuille de route, incluant un mécanisme permanent de concertation, des réunions régulières, et un calendrier clairement défini d’un commun accord.

7. Animée par une même volonté de dialogue et de coopération, la partie française a pris note de ces demandes, tout en rappelant sa position s’agissant de la souveraineté sur ces îles.

8. Les deux parties ont reconnu la biodiversité exceptionnelle des îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India et la nécessité de la protéger.

9. La partie française a proposé des pistes de coopération dans les domaines de la protection de l’environnement et de la biodiversité, de la recherche scientifique, de l’économie bleue (incluant la pêche et le tourisme), de sûreté et de sécurité maritime et de lutte contre la pêche illicite, non déclarée et non réglementée, ce dont la délégation de Madagascar a pris note.

10. La partie malagasy a plaidé pour l’accès sans restriction de ses pêcheurs dans les eaux et autour de ces îles. Elle a demandé la participation effective des scientifiques de Madagascar à tout projet de recherche sur les îles, et l’accès aux données scientifiques, ce dont la partie française a pris note.

11. Les deux délégations ont salué la qualité des échanges et ont exprimé leur volonté partagée de renforcer le dialogue et de poser les bases d’une relation équitable et mutuellement bénéfique.

12. Dans un esprit d’apaisement et afin de favoriser la confiance mutuelle, les deux parties sont convenues de la poursuite des discussions dans le respect des positions des deux pays.

13. Les deux ministres ont confirmé l’attachement de la France et de Madagascar à poursuivre leurs échanges dans ce cadre lors d’une prochaine session de la commission mixte à Madagascar sur les îles Glorieuses, Juan de Nova, Europa et Bassas da India, à une date à déterminer d’un commun accord par les canaux diplomatiques appropriés.

Fait à Paris, le 3 juillet 2025.

Pour la République de Madagascar
Madame Rafaravavitafika RASATA,
Ministre des Affaires Etrangères

Pour le gouvernement de la République française
Monsieur Jean-Noël BARROT,
Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères

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1 Commentaire
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Mpandalina

Nilingilingy fotsiny nefa tsy nahay na dia kely akory aza ! Tena mahamenatra ! sady mijanona amin’ny tantara koa hoe iza avy no tany sy nanao sonia an’io ! Afabaraka izy mianakavy !

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