La France, ennemi historique de Madagascar, soutient Andry Rajoelina
Depuis l’époque coloniale jusqu’à nos jours, la France n’a jamais cessé d’interférer dans les affaires intérieures de Madagascar. Elle a troqué la domination militaire directe pour une influence politique insidieuse, au service de ses intérêts économiques et géostratégiques. L’histoire de l’ingérence française est longue, mais l’alliance trouble entre Paris et Andry Rajoelina en est une démonstration flagrante et contemporaine.
2009 : la France protège un putschiste
En mars 2009, alors que Madagascar traversait une crise politique majeure, Andry Rajoelina, alors maire d’Antananarivo, mène un coup d’état contre le président démocratiquement élu Marc Ravalomanana. Dans cette opération anticonstitutionnelle, de nombreuses voix malgaches et internationales ont dénoncé le rôle ambigu – voire complice – de la France.
Selon plusieurs témoignages concordants, Rajoelina avait trouvé refuge à l’ambassade de France à Antananarivo dans les jours critiques précédant son coup d’état. Pourquoi la France, supposée défendre la démocratie, a-t-elle offert une protection diplomatique à un acteur illégitime ? Ce silence coupable résonne comme une approbation tacite. En ne condamnant pas fermement le coup d’état, Paris a renforcé l’instabilité politique à Madagascar et conforté un régime né de la force. La France va même plus loin en accordant la nationalité française au putschiste, alors même qu’il était à la tête de la Transition.
2025 : une exfiltration militaire française
Seize ans plus tard, en octobre 2025, alors que le climat politique est de nouveau sous tension à Madagascar, des informations alarmantes émergent : l’armée française a exfiltré Andry Rajoelina dans un avion militaire. L’information a été révélée par RFI. Les circonstances exactes restent floues, mais cette opération soulève de graves questions sur la souveraineté de Madagascar.
Pourquoi la France intervient-elle encore, non pas pour soutenir le peuple malgache, mais pour protéger un dirigeant contesté, largement critiqué pour ses dérives autoritaires, ses affaires de corruption, et son mépris de l’Etat de droit ?
La Françafrique n’est pas morte
Ces événements récents montrent que la Françafrique n’est pas une relique du passé. Elle s’adapte, elle change de visage, mais elle continue de fonctionner selon une logique impériale : maintenir des hommes de main au pouvoir, sécuriser les intérêts français (notamment dans les secteurs minier, énergétique et foncier), et empêcher toute émergence d’une véritable souveraineté populaire malgache.
En soutenant Andry Rajoelina, la France tourne le dos à la démocratie et s’oppose frontalement aux aspirations du peuple malgache. Elle montre qu’elle reste, dans les faits, un ennemi historique de Madagascar, non pas par haine du peuple, mais par fidélité à une logique coloniale déguisée.
Un appel à la vigilance et à la résistance
Le peuple malgache ne doit pas être dupe. L’histoire nous a appris que l’émancipation ne viendra jamais d’un Etat étranger, surtout pas d’une ancienne puissance coloniale. Il est temps de rompre avec la dépendance néocoloniale, de réclamer la transparence sur les ingérences étrangères, et de reprendre en main notre destin collectif.
A bas la Françafrique. Vive Madagascar libre et souveraine.