Vendu comme un succès, le téléphérique est un fiasco économique pour les Malgaches

Le lancement du téléphérique d’Antananarivo, présenté comme un symbole de modernité et de progrès, révèle surtout une réalité inquiétante. En deux heures, de 7h à 9h, seuls 1 648 tickets ont été vendus, soit 824 par heure, loin des ambitions irréalistes d’Andry Rajoelina, qui espérait entre 40 000 et 60 000 passagers par jour. Même en projetant une journée complète de 15 heures, le nombre de tickets vendus atteindrait péniblement 12 360, sans tenir compte des heures creuses et de l’effet de curiosité du premier jour.

Face à une dette colossale de 745 milliards d’ariary contractée auprès de la France pour réaliser ce projet controversé (à laquelle s’ajoutent charges fixes et variables), il est clair que ce projet ne générera pas les revenus nécessaires pour la rembourser. Plus qu’un outil de mobilité, ce téléphérique apparaît déjà comme un gouffre financier, une lourde charge pour les Malgaches, et un fiasco qui confirme que le président français de Madagascar n’a jamais été crédible.