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VIDEO. Andry Rajoelina utilise la peur et la culpabilisation pour rester au pouvoir

Depuis le 25 septembre, Madagascar connaît une vague de manifestations rassemblant Génération Z, société civile, artistes, influenceurs et opposants. La mobilisation, diverse et pacifique, traduit une exaspération grandissante face à un pouvoir jugé autoritaire et incapable de tenir ses promesses. Andry Rajoelina, le président français de Madagascar (PFM), refuse toutefois de démissionner. Selon lui, ce mouvement résulterait d’une « manipulation de masse » à travers l’utilisation de « robots » sur les réseaux sociaux. Une explication farfelue qui surprend et qui peine à convaincre, alors que la contestation s’enracine sur le terrain.

Le PFM va plus loin en qualifiant ces mobilisations pacifiques de « guerre ». Une formule lourde de sens dans un pays où, d’après l’ONU, 22 personnes ont déjà perdu la vie au cours de la répression. Rajoelina a par ailleurs reconnu l’existence de milices, un aveu qui interroge. De nombreuses vidéos circulent, montrant des forces de répression aidant des pillards à saccager des commerces, en épargnant ceux appartenant aux proches du pouvoir. Pourtant, le PFM attribue ces violences aux manifestants, accentuant encore le fossé entre le récit officiel et les témoignages sur le terrain.

Par ailleurs, Andry Rajoelina continue d’annoncer de nouveaux projets et promesses de développement. Mais ces annonces peinent à convaincre une population qui se souvient de nombreux engagements non tenus. Il va jusqu’à la culpabilisation en annonçant que s’il venait à quitter le pouvoir, ce serait un « coup d’état » et les financements des banques internationales seraient suspendus — une menace à peine voilée perçue comme une stratégie pour tenir la population en otage.

Pour beaucoup d’observateurs, Andry Rajoelina joue ses dernières cartes et espère éviter sa déchéance : justifications fragiles, promesses répétées, menaces économiques. Mais face à lui, la contestation reste déterminée.

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