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VIDEO. La défiance envers les Karana s’intensifie à Madagascar

A Madagascar, la place occupée par la communauté karana dans l’économie nationale suscite régulièrement débats, critiques et prises de position contrastées. Historiquement active dans le commerce et l’investissement, cette minorité d’origine indo-pakistanaise est souvent décrite comme l’un des piliers de l’activité économique formelle. Cette influence, perçue comme dominante par une partie de la population, alimente toutefois des tensions récurrentes.

Un rôle économique important mais controversé

Depuis plusieurs décennies, les Karana sont présents dans le commerce, l’import-export, l’immobilier, la grande distribution et divers secteurs clés. Pour certains observateurs, ils ont contribué à structurer l’économie dans un contexte marqué par l’instabilité et le manque d’investissements. Pour d’autres, cette présence est synonyme de concentration excessive des richesses. Certains Malgaches accusent la communauté d’accaparer des terres, de s’enrichir au détriment de la population locale, ou encore d’influencer des circuits administratifs grâce à des pratiques perçues comme opaques. Ces accusations restent difficiles à documenter, mais elles circulent régulièrement dans le débat public et sur les réseaux sociaux.

Des influenceurs et personnalités publiques très mobilisés

Ces dernières années, plusieurs personnalités malgaches ou installées à Madagascar se sont exprimées sur le sujet. Récemment, Dylan Siva, d’origine vietnamienne, a notamment pris pour cible l’opérateur téléphonique YAS, dont le PDG est issu de la communauté karana. Dans le même temps, d’autres influenceurs, tels que Syntia, Thiera Kougar et Ny Rado Rafalimanana, relaient également des critiques similaires. Leurs interventions, largement diffusées en ligne, rencontrent un écho particulier dans une opinion publique déjà sensible aux questions de justice économique et de gouvernance.

Un contexte politique mouvant

La situation s’inscrit aussi dans un climat politique instable. Après la fuite d’Andry Rajoelina, une dynamique de « nettoyage » est évoquée par différents acteurs. Ce contexte semble amplifier la visibilité des dénonciations visant les Karana, certains internautes parlant même d’OPK (opération Karana), expression utilisée pour désigner des actions ou discours visant cette communauté. Toutefois, les contours de ces « opérations » restent flous.

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