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Niouz Madagascar finaliste au concours Afrique Innovation

Le projet NIOUZ, média à but social pour les jeunes citoyens malgaches, est finaliste et représente Madagascar au concours panafricain Afrique Innovation, organisé par CFI et Code for Africa. Une collecte en vue de financer la production de leur premier film documentaire à présenter au concours est organisée. NIOUZ fait un appel à vos dons. Interview de Solofo Tinah, l’un de ses représentants…

Comment est né ce projet ?
Un jour je suis tombé sur une photo de classe vieille de 15 ans. Ensuite j’ai fait une rétrospective du genre de problèmes que j’avais vécu à cette époque. Quand j’ai réalisé qu’en terme de statistiques, la grande majorité de la population malgache actuellement est dans cette tranche d’âge, je me suis dit qu’il faut faire quelque chose. D’autant plus que la situation dans laquelle ces jeunes évoluent est de plus en plus complexe et difficile. La plupart des parents malgaches sont dépassés ou débordés, de ce fait une grande partie de l’éducation demeure insuffisante voire négligée.

Où en êtes-vous maintenant ?
NIOUZ est sélectionné lors du hackathon (« marathon d’innovation médias ») à Madagascar en juin 2015. Deux mois plus tard, notre équipe faisait partie des 2800 personnes, journalistes et développeurs d’application web, qui ont suivi le MOOC (Massive Open Online Course) pendant 5 mois. A l’issue de cette formation, l’équipe NIOUZ est finaliste et est le seul projet qui représente Madagascar au concours panafricain Afrique Innovation. Nous préparons actuellement un produit à présenter à ce concours, d’où cette campagne de crowdfunding.

En quoi le projet NIOUZ est-il différent des autres ?
NIOUZ, c’est l’idée toute simple de produire périodiquement des films documentaires de qualité pour les jeunes citoyens malgaches dans le but d’informer et éduquer. Nous nous focalisons sur les problèmes sociaux et l’éducation citoyenne. Nous ne traitons pas de la politique. La diffusion se fera dans les réseaux sociaux et le transport en commun appelé « taxibe ».

Comment les Malgaches perçoivent-ils le crowdfunding ?
A travers notre expérience, le crowdfunding ou financement participatif n’est pas encore vraiment dans la culture des Malagasy. D’une certaine mesure le concept pourrait être la version en ligne des opérations soupe ou cake comme on a l’habitude de faire au pays. D’une manière générale, les Malagasy sont plutôt disponibles à s’organiser et participer quand il s’agit de drame, de sinistre ou encore d’un cas personnel en rapport direct avec la vie, en l’occurrence les opérations médicales d’urgence ou la collecte pour le kere au Sud.

niouz-madagascarUn expert des médias en ligne définit le concept du crowdfunding ou financement participatif comme « l’innovation dans le financement de l’innovation ». Ici donc, il est question d’anticipation que de rattrapage. Donner vie aux bonnes idées, pour prévenir les « situations difficiles ». Comme le dit la sagesse de nos ancêtres : « Aleo misoroka toy izay mitsabo ». Je pense que le phénomène du crowdfunding ou financement participatif mérite d’être appréhendé et soutenu par nos compatriotes, tout simplement parce qu’il y a beaucoup de personnes qui ont de bonnes idées mais qui n’ont pas forcément les moyens. C’est une réalité connue partout. D’autant plus que cela peut renforcer certaines de nos principales valeurs, comme le fihavanana et le firaisan-kina.

Vous avez demandé un minimum de 600 euros. A quoi cette somme va-t-elle vous servir ?
Oui, nous demandons 600 euros. C’est très peu, par rapport à la taille de la diaspora malgache. Nous avons fixé cette cagnotte par rapport aux besoins du premier tournage. Cela constituera donc un levier qui nous permettra de passer à l’étape suivante du concours. Par ailleurs, cette somme est largement dépassable. C’est palpitant de remettre la réalisation d’une partie d’un tel projet entre la bonne volonté de nos compatriotes.
Cette campagne de crowdfunding est également un message que l’on adresse à la diaspora leur rappelant que Madagascar est un vaste chantier, où beaucoup reste encore à faire. Côté expérience, la collecte nous rappelle qu’il est toujours difficile de mobiliser le public à une cause, aussi bonne qu’elle soit. Peu de gens ont le déclic de démarrer au quart de tour pour contrevenir à leur habitude ou sortir de leur zone de confort. « Ny omby indray mandry tsy indray mifoha ». C’est également une occasion de découvrir, entre autres, que les malagasy qui vivent à l’étranger ne s’assoient pas tous sur une masse d’argent, comme le pensent les gens aux pays.
Malgré ça nous gardons espoir et j’aime pas dire ceci mais même avec 5 euros on pourra créer la différence. Nous avons choisi le plateforme Ulule pour cette collecte, c’est l’un des premiers sites de ce genre en France. Le paiement est sécurisé et nous espérons rejoindre les 12 196 projets financés avec succès !

Le mot de la fin ?
Je lance un appel aux compatriotes vivant à l’étranger : vous aussi, sortez votre vieille photo de classe, et projetez combien la situation a changé depuis. Le proverbe dit « ny erikerika no maha-tondra-drano » (ces petites pluies qui font déborder les grandes rivières) et selon Nelson Mandela « La lutte contre la pauvreté n’est pas un acte de charité. C’est un acte de justice. »
Venez soutenir NIOUZ, le projet qui représente Madagascar au concours panafricain Afrique Innovation. C’est pour la bonne cause et le compte à rebours est lancé (aujourd’hui J-20).

http://fr.ulule.com/niouz-madagascar/

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