La refondation de Madagascar est en train de virer au fiasco
La refondation de Madagascar devait être un nouveau départ national. Elle est en train de virer au fiasco complet. Pire : au ridicule. On promettait une démarche historique, un moment pour rebâtir le pays sur des bases solides. A la place, on assiste à un lancement bancal, brouillon, incapable de convaincre qui que ce soit. Dès le départ, tout était mal embarqué.
Le FFKM a commis une erreur énorme en invitant Andry Rajoelina. Résultat : même absent physiquement, il était représenté par quelques partisans, comme un fantôme politique qu’on veut ramener par la petite porte. Et c’est bien ça qui pose problème. Car beaucoup voient dans cette obsession de la « réconciliation » un piège : une tentative de réhabiliter Rajoelina, de le recaser progressivement au centre du jeu.
Pendant ce temps, les têtes censées incarner l’actuelle transition manquaient à l’appel. Le colonel Michael Randrianirina ? Absent. Le Premier ministre ? Absent. Certains responsables politiques, membres de la société civile, et autres Gen Z, ont carrément boycotté l’événement. D’autres se sont plaints de ne même pas avoir été invités. Pour une cérémonie censée lancer une refondation nationale, on a vu mieux.
Et ensuite ? Une première réunion inutile, plombée par un culte qui n’avait rien à faire là, suivie de discours creux, toujours les mêmes, toujours aussi évidents. « Nous devons changer ». Sans blague. Qui ne le sait pas ? Les Malgaches attendent des actes, pas des slogans recyclés pour la millième fois.
Le plus scandaleux, c’est le temps perdu. Deux mois. Deux mois entiers juste pour organiser un lancement. Deux mois gaspillés dans des procédures, des hésitations, des manœuvres politiques qui n’intéressent personne. Dans un projet de cette ampleur, il faut de la méthode, de la rigueur, du concret.
La démarche aurait dû être simple : nommer un(e) chargé(e) de mission expérimenté(e) dans la gestion de projets publics — surtout pas un(e) politicien(ne) —, lui donner un budget clair, des objectifs précis, et exiger un rapport complet dans un délai imparti. Exemple : « Votre mission est de recueillir les attentes de l’ensemble de la population dans tout Madagascar, sur les champs politiques, sociaux et économiques. Pour cela, vous disposez d’un budget de x millions/milliards d’ariary. Je veux votre rapport détaillé sur mon bureau dans 4 mois, ainsi que vos recommandations ». Simple, basique.
Si on vous répond « tsy mora ny manao zavatra » (ce n’est pas facile à faire), alors cette personne n’a pas les compétences pour la mission. Virez-la, immédiatement.
Parce que le risque d’une nouvelle crise est réel. Les Malgaches ne veulent pas une « réconciliation » orchestrée au sommet. Ils veulent une refondation. Ils veulent avancer. Ils veulent sortir de la pauvreté, de l’immobilisme, des élites qui jouent aux équilibristes. Ils en ont assez de ces gesticulations destinées à donner l’illusion que quelque chose se passe.
Or, à ce rythme, il n’y aura ni refondation, ni vision, ni transformation. Juste un nouveau plongeon dans la même spirale : pauvreté, crise, paralysie. Pauvreté, crise, paralysie. Pauvreté, crise, paralysie. Jusqu’à quand ?

Bon ben, on attend la prochaine crise alors. LOL !